Blockchain qu’est-ce que c’est ?

On entend beaucoup parler de ce terme, sans savoir exactement ce que c’est. Aujourd’hui nous vous proposons donc de découvrir ensemble ce que signifie Blockchain, et ce que ça implique dans le monde des NTIC.

 

C’est parti !

La blockchain ou chaine de blocs est, comme son nom l’indique, une chaine de blocs de données. Imaginez un panel d’utilisateurs chacun envoyant des informations. Ces informations sont regroupées et sécurisées par cryptographie. C’est comme ça que sont constitués les blocs. Chaque bloc complet crée un code de sécurité qui sert de lien vers le prochain bloc. Les blocs sont ainsi reliés entre eux, ce qui crée progressivement une chaîne de bloc. Cette opération est répétée à intervalles de temps réguliers. Les données sont stockées de façon distribuée, c’est-à-dire que la gestion de la base est faite par des ordinateurs interconnectés.

La blockchain propose plusieurs sérieux avantages :

+ La transparence : tout le monde peut consulter la base de données

+ L’absence d’organisme de contrôle : pas de tiers dans les transactions, tout se fait entre particuliers

+ La sécurisation des données et la non falsification possible des données : la base de données est cryptée de façon asymétrique ; il faut donc une clé publique et une clé privée pour faire des échanges dans le réseau

+ Le caractère distribué de la base de données fait qu’elle existe simultanément sur tous les ordinateurs du réseau qui la constitue

+ Enfin le processus de « minage » dont on a déjà parlé dans l’article « Du bitcoin pour du FCFA » assure que les transactions qui y sont effectuées sont valides (il est question de résoudre des équations mathématiques complexes à l’aide de logiciels appelées mineurs de bitcoin ; ceci est fait par des « mineurs ». Plus les équations sont complexes, plus les démineurs sont nombreux, plus la mine est grande, plus ils sont rémunérés).

Les applications

La blockchain peut s’appliquer :

+ Aux économies de partage en général : Uber, bla bla car, Air bnb. Un exemple concret est le projet TransActive Grid qui combine économie de partage et énergie renouvelable

+ Aux cryptomonnaies :  Solarcoin, bitcoin

+ À la lutte contre la fraude : conformité et intégrité de documents officiaux et confidentiels

+ Pour diminuer les coûts de transaction bancaire, d’assurance

+ Pour faciliter le dédommagement des assurés

+ Pour évaluer le travail collaboratif : L’évaluation de la valeur créée sur un projet sur la base de la méritocratie ; plus vous travaillez, plus votre quote-part dans le projet sera visible, de façon automatique.

Pour conclure, la technologie de blockchain semble représenter le futur. Ses applications sont multiples, et de nombreux pays et acteurs économiques majeurs à l’instar de AXA, Bouygues ou même le Venezuela se penchent sur le sujet et cherchent des moyens de mettre à profit ses propriétés. Le seul bémol qui a été souligné pour l’instant est la consommation énergétique importante entraînée par les « pool » de minage.

Bientôt le Petro ?

Grosse nouvelle de cette fin d’année 2017 : dans une conférence télévisée le 03 Décembre 2017, le Président du Venezuela Nicolas Maduros, a annoncé la création prochaine de la cryptomonnaie vénézuélienne, le « Petro », en référence au pétrole.

Celle-ci sera basée sur les réserves de pétrole, de gaz, les stocks d’or et de diamants du pays, et servira à contourner le blocus financier auquel est soumis le pays, à savoir les sanctions économiques appliquées par les Etats-Unis depuis Août dernier et les mauvaises notations des agences économiques.

Le Venezuela est ainsi le premier pays au monde à manifester officiellement sa volonté de rentrer de plein pied dans le marché des monnaies virtuelles en tant que pays et d’utiliser les nouvelles technologies monétaires pour servir son développement économique et social. La création de cette monnaie s’accompagnera de la création d’un observatoire de la blockchain.


Mais Quelles sont les raisons qui poussent le Venezuela à se lancer ?

Très bonne question ! Plusieurs hypothèses nous viennent en tête : peut-être que Nicolas Maduro a fait un rêve comme Martin Luther King dans son fameux « I have a dream » et s’est levé un matin en criant à ses ministres : ‘allez, aujourd’hui on crée notre monnaie virtuelle, youpi !!’ ? Ou plus sérieusement, peut être que le Venezuela voit cette monnaie comme une opportunité de sortir du marasme dans lequel il se trouve via des financements étrangers ?


Petro / Pétrole

Ce qu’il faut avoir en tête c’est que le Venezuela est un pays producteur de pétrole, la plus grosse réserve de pétrole au monde, devant l’Arabie Saoudite. Ceci lui a permis de connaître des périodes très prospères, avec des PIB par tête avoisinant les 7000 dollars. La belle époque a duré jusqu’à l’avènement de Hugo Chavez au pouvoir.
En effet ce dernier a promu une politique socialiste et du presque tout gratuit, a nationalisé tous les secteurs d’activité créateurs de richesse, n’a entrepris aucune politique de production locale. Les dépenses de l’Etat étant essentiellement soutenues par les richesses au préalable accumulées et la vente de pétrole, entre 1999 et 2003 le pays connut une crise due à une chute du prix du baril du pétrole à 10 dollars, provoquant une chute du pouvoir d’achat par habitant de plus de 2000 dollars. Malgré le léger mieux de la situation économique suite à une augmentation internationale des prix du pétrole en 2001, la modification du régime de change de la monnaie nationale (le Bolivar), passant d’un taux flottant à un taux fixe a provoqué une dépréciation de celle-ci. Ajouté à cela l’instabilité politique, le PIB a connu une chute de 8%.

Au fil des tentatives du gouvernement pour redresser la barre (notamment faire marcher la planche à billets), le pays a connu des taux d’inflation record. En 2009 il était de 15%, et ceci a poussé le gouvernement Vénézuélien a dévalué le Bolivar une fois de plus.

Depuis 2014 le pays est dans une situation assez grave. Les produits de première nécessité sont rationnés, et la pauvreté augmente à cause de l’effondrement des prix du pétrole.

En 2014 une nouvelle devise internationale est lancée sur le marché, mais malheureusement elle ne rencontre pas un franc succès, car le trading en dollar de cette devise était interdit. Ceci s’explique par le fait que la réserve en dollars du pays est dangereusement basse (elle est passée de 35 milliards de dollars en 2009 à 20 milliards en 2014).

En 2015 Le déficit public du Venezuela est estimé à 20% du PIB.

La situation actuelle au Venezuela est la suivante : des réserves en dollars qui s’épuisent tous les jours, un taux d’inflation record, une pauvreté grandissante, un marché noir de change du Bolivar en dollar florissant, l’exode de la population fuyant la pauvreté vers les pays voisins (Chili, Colombie, Brésil), un climat global instable, une dette extérieure de 150 milliards de dollars. Le pays se retrouve également confronté à l’appétence de ses citoyens pour le bitcoin, qui est devenu une valeur refuge face à la perte de valeur de la monnaie nationale. En effet depuis fin 2016 le bitcoin, du fait de tous les avantages d’utilisation qu’il offre, est utilisé par les vénézuéliens pour contrer l’interdiction d’échange en devise étrangère imposée par le gouvernement.

 

Le Petro à la rescousse ?

Contourner les contraintes du système classique via une cryptomonnaie est une bonne idée. Cependant ce qui fait la particularité et l’attractivité du bitcoin, c’est le fait qu’il n’est régi par aucune autorité étatique. Les conditions de génération et d’utilisation sont libres. Or si on se fie à la politique actuelle du gouvernement vénézuélien, l’heure est au contrôle absolu. Rien ne garantit que l’interdiction d’échanger les devises étrangères avec le bolivar appliquée aujourd’hui ne sera pas étendue au Petro. Rien ne garantit non plus que l’émission de la cryptomonnaie, qui suivant le modèle du bitcoin devrait être libre, ne sera pas contrôlée par le gouvernement. Enfin, pour l’instant le seul bien que le Venezuela ait à vendre de façon pérenne est le pétrole. Or ce commerce se fait à grande échelle, pas à l’échelle du particulier. Quelle garantie les opérateurs particuliers auront-ils que la monnaie virtuelle vénézuélienne a une valeur sur le marché virtuel ? Lorsque la valeur du Petro repose sur un pétrole dont la production n’est pas garantie faute d’investissement de la compagnie nationale de pétrole vénézuélienne PDVSA. Idem pour les matières premières contenues dans le sous-sol.

Ce sont autant de challenges que le Venezuela devra vaincre pour pouvoir asseoir véritablement sa nouvelle vision économique.

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bitcoin cfa

Du bitcoin pour du FCFA ?

L’Afrique francophone est en ébullition. En effet la jeunesse gronde et réclame à corps et à cri une prise de conscience panafricaniste sur bien des fronts :
+ le respect et la dignité du peuple noir en manifestant contre l’esclavage,
+ le rejet de l’ancien colon qui ne veut pas perdre son emprise sur les richesses africaines,
+ la renaissance des langues africaines dans toute leur splendeur,
+ et l’autonomie économique totale, pour ne citer que ceux-là.

L’un des fers de lance de cette dernière bataille est l’abandon du FCFA comme monnaie et l’adoption d’une monnaie propre. Mais comment créer une monnaie classique forte, lorsqu’on sait que l’économie de nombreux pays africains francophones , anciennes colonies françaises, ou européennes, ne remplit aujourd’hui pas les critères permettant l’émergence d’une monnaie forte, une monnaie garantissant premièrement un maintien de leur niveau économique (pas de dévaluation ni de répression), et deuxièmement une croissance du pouvoir de la monnaie : les pays africains souffrent d’un manque d’industrialisation forte dans tous les secteurs,  les investissements étrangers (autres que l’ancien colon) sont souvent frileux, le tissu entrepreneuriale n’est pas encore suffisamment fort ( avec la présence non seulement de TPE/PME mais aussi de compagnies nationales et multinationales d’origine locale, etc…).

A l’heure où la technologie avance à la vitesse de la lumière, une monnaie a déjà vu le jour : le bitcoin. Alors est-ce possible pour les pays africains désirant une monnaie qui leur serait propre, d’adopter et contextualiser cette monnaie ?

 


Déjà, Le bitcoin, qu’est-ce que c’est ?

Le bitcoin est une monnaie électronique décentralisée. La seule qui permet aux particuliers de faire des transactions entre eux sans aucun intermédiaire, surtout pas les institutions financières ! Cette particularité permet d’avoir des frais de transaction plus bas. Les bitcoins sont utilisables dans tous les pays, ne sont pas gelables, et ne sont soumis à aucune condition particulière lors de leur utilisation.

Pour les générer, n’importe quel utilisateur (qui en a la capacité) via le réseau internet fait tourner des logiciels qu’on appelle « mineur de bitcoins », de façon prédictible et limitée ; exit donc les banques centrales et toutes les réglementations lourdes en vigueur. Ils sont ensuite contenus dans des porte feuilles, exactement comme les portefeuilles électroniques. Pour résumer, pour créer des bitcoins il faut un réseau internet et des utilisateurs des logiciels mineurs de bitcoins.

 

 

 

L’un des gros avantages des bitcoins est la transparence qu’ils offrent. En effet le bitcoin est un logiciel libre tout y est donc public :
+ les protocoles de base,
+ les algorithmes cryptographiques utilisés,
+ les programmes les rendant opérationnels,
+ les données des comptes
+ et les débats des développeurs.

En ce qui concerne le côté pratico pratique, on peut déjà les utiliser pour réaliser des achats sur certaines plateformes. On peut en recevoir d’une tierce personne, ou on peut tout simplement les échanger contre les devises comme le dollar, l’euro, le Yuan, etc… Il est également possible de les gagner en participant aux opérations de contrôle collectif de la monnaie.  Il n’y a aucun frais d’émission ou de conversion de cette monnaie, ce qui permet à certains entrepreneurs de se démarquer en les acceptant.

En tant que monnaie le bitcoin est à la fois un intermédiaire de paiement et une réserve de valeur.

En résumé le bitcoin est une monnaie utilisable partout, et émissible partout.

 

 

 

Bye bye FCFA, bonjour Bitcoin? 

 

Plusieurs raisons sont évoquées pour rejeter le CFA :
+ taux de change dépendant de l’euro,
+ monnaie fabriquée en France,
+ réserves de change stockées au trésor français,
+ et enfin le CFA est considéré comme un outil de néo colonialisme nocif à une économie africaine prospère.

En effet nos économies ne sont pas suffisamment fortes pour être adossées, via le taux de change, à une monnaie aussi forte que l’euro. La nécessité de maintenir un taux de parité stable entre le CFA et l’Euro bride les politiques de promotion interne du tissu économique africain.

Le fonctionnement actuel est le suivant :
+ la Banque de France fabrique les FCFA et les stocke dans ses réserves.
+ Elle en met à disposition de la BEAC qui elle les met à la disposition des différents ETATS.

Conserver un taux de change fixe entre l’Euro et le FCFA garantit la non dévaluation du FCFA, et donc le niveau de vie des populations. Pour ce faire, il faut que les réserves de CFA contenues à la Banque de France soient maintenues.

Chaque Etat doit quant à lui :

+ Produire à l’échelle nationale et vendre à l’échelle nationale : il faut que la monnaie puisse circuler facilement sur le territoire national, qu’elle soit acceptée par tous les commerces. C’est le cas du CFA.
+ Exporter : dans ce cas, la devise CFA doit d’abord être convertie en Euro.
+ Importer : Pour pouvoir acheter à l’étranger, le CFA doit d’abord être converti en la monnaie sur laquelle elle est adossée.

Comment cela se passerait-il avec le bitcoin ?

 

Globalement les nécessités sont les mêmes. Si on remplaçait les CFA par les bitcoins, on supprimerait les intermédiaires banques dans les transactions.

Le pré requis est cependant d’acquérir la capacité de fabriquer des bitcoins : achat de contrats de minage ou matériel propre, et formation de personnes compétentes (population et les pouvoirs publics) à la création et utilisation des bitcoins.

Ensuite il faudrait penser la mise en place d’un organe de régulation et de contrôle, surtout pour s’assurer de ne pas dépasser les limites autorisées.

Concernant l’émission de la monnaie :
+ tout citoyen africain équipé correctement pourra en produire.
+ Les différentes banques centrales n’auraient plus lieu d’être ;
+ il n’y aurait donc plus de nécessité de maintenir des réserves de CFA à la banque de France et de mettre en place des mécanismes pour stabiliser ces réserves.


Marché national
 : le bitcoin doit pouvoir être facilement utilisé et circuler facilement. La difficulté ici pourrait résider dans le fait que la monnaie est jeune et son utilisation est méconnue du grand public. Certes l’Afrique a l’habitude des portefeuilles électroniques, qui sont devenus le moyen de paiement par excellence qui a permis de contourner la précédente absence ou manque de praticité des cartes bancaires, mais la vulgarisation du réflexe internet et de l’utilis ation des logiciels n’en est qu’à ses balbutiements. Il faudrait prévoir de la formation pour faciliter l’utilisation des logiciels « mineurs de bitcoin » et ainsi s’assurer de la présence de la monnaie.

Pour les importations : la majorité des transactions sont possibles sur internet, donc payer des importations via bitcoins est tout à fait possible. Encore une fois le seul frein pourrait être le manque de vulgarisation de la monnaie.

Pour les exportations : les acheteurs étrangers pourront payer en bitcoins. Les pays africains pour être compétitifs sur le marché mondial devront donc booster leur économie : industrialisation, infrastructures solides, investissements locaux, investissements étrangers, etc…

 


Une alternative possible avec le bitcoin ?

 

Comme dit plus haut, les bitcoins sont émissibles partout, dès qu’on dispose d’un réseau internet, de logiciels mineurs de bitcoin, et de mineurs capables de déminer.

Passer du FCFA au bitcoin d’un point de vue strictement technique est possible. Malheureusement il y a des pré requis politiques et économiques.

 

Précisons que le Bitcoin africain pourrait avoir un nom plus local comme « Digital Afro Coin ».